Il fallait dans ce film lier ces deux mondes, faire sentir la présence des uns pendant que l’on filme les autres : tel était le principe de construction du film. Pour moi, de façon générale, la bande sonore permet d’élargir le champ de vision, c’est-à-dire faire sentir ce qu’il y a autour. Deuxièmement, elle peut donner à l’image un autre sens. Si l’on parle de montage vertical, tu déclares un son lié à l’image au début et puis tu montres une autre image, mais accompagnée du même son. Tu crées des associations que tu emploies comme une méthode de mise en mémoire de ce qui précède. Cela ressemble à la méthode de la fugue ou de certains préludes qui gardaient toujours un thème étranger à l’ensemble qui revenait de temps en temps. D’autre part, j’emploie les formes musicales comme méthodes de construction. Si je reviens au même thème, j’essaie de garder une situation qui se répète, soit un objet passant de main en main, soit un personnage, pour structurer mon film comme une ronde. Le film ne doit pas être scandé par des règles dramaturgiques, c’est-à-dire par le déroulement des situations.
(Otar Iosseliani, catalogue du 11e festival International de Montpellier, 1989)
- Photographie
- Lionel Cousin
- Son
- Martin Boisseau
- Montage
- Otar Iosseliani, Marie-Agnès Blum, Annie Chevallay
- Production
- Sodaperaga Production, La Sept, France 3