Une femme mariée rencontre un homme célibataire. Ils s'aiment, se disputent, se bagarrent. Un chien erre entre la ville et la campagne. Les saisons passent. Un second film commence...
Godard et la 3D. Lequel des deux avait le plus besoin de l’autre ? Godard n’a pas attendu que les spectateurs chaussent des lunettes pour briser la glace entre l’écran et la salle. Le bougre avait commencé dès la deuxième minute d’À bout de souffle et les insultes de Michel Poiccard adressées au spectateur (« Si vous n’aimez pas la mer… »). Quant à la spatialisation du son, cela fait longtemps que Godard n’a plus ses preuves à faire en la matière, mais il pousse ici l’art des contrastes – alternance de silences et de passages saturés, souffles apparents des entrées – à un tel point de relief qu’il arrive à être aussi spectaculaire que celui de l’image. […] Son exploration de la 3D ne s’arrête pas là. Elle cherche aussi à rendre palpable un certain indicible de l’image. Que Godard filme des jets de lave-glace sur un pare-brise, des ambiances de brume ou de pluie sur l’autoroute ou les reflets diffractés d’un couple dans le miroir d’une salle de bains, il met toujours au premier plan la composante la plus labile et éphémère de l’image, travaillant celle-ci en un feuilleté soumis à la liquéfaction et la dégradation.
(Joachim Lepastier, Cahiers du cinéma, juin 2014)
- Interprétation
- Héloise Godet, Kamel Abdelli, Richard Chevallier, Zoé Bruneau
- Scénario
- Jean-Luc Godard
- Photographie
- Fabrice Aragno
- Son
- Jean-Luc Godard
- Montage
- Jean-Luc Godard
- Production
- Wild Bunch