Entre Paris et New York, les conversations entre le sculpteur Louise Bourgeois et la réalisatrice Brigitte Cornand, qui la filme depuis plusieurs années. De leurs échanges amicaux, Louise Bourgeois explore à nouveau sa langue maternelle. Oublis et résurgences lexicaux font affleurer une inspiration tendue entre la matérialité brute des objets et l’invocation incantatoire d’une époque disparue.
Louise Bourgeois dit de ses oeuvres qu’elles sont une défense contre « la peur de la désintégration » et tout le long du film affleure une époque disparue. À l’obstination de s’assurer que la vie et la mémoire perdurent, répond la belle obstination de Brigitte Cornand à filmer, d’années en années, Louise Bourgeois. L’artiste était d’autant plus intéressée par les informations et les objets que lui ramenait son amie qu’elle avait quitté la France depuis très longtemps et que cet exil volontaire semblait s’être refermé sur elle à jamais. Le film permet de mesurer l’importance qu’elle accordait à ces traces d’un monde révolu qui avait puissamment nourri son imaginaire.
(Mahsa Karampour et Gauthier Leroy, Journal du festival Cinéma du réel, 2012)
- Photographie
- Brigitte Cornand
- Son
- Jacques Guillot
- Montage
- Julien Rey
- Production
- Centre Pompidou, Brigitte Cornand, Films du Siamois