Traversées
Antoine Danis
Ça tourne, ça virevolte, ça chute… sur la patinoire. Agile ou grotesque, chacun s’essaie à l'art du patinage. Le film est une ode. Ode à cette vie précaire, ode à cette arène où tant de personnes sont passées pour une heure, une journée, un amour...
Le spectacle de la patinoire Pailleron, au Nord-Est de Paris, donne un « précipité » de cinéma. Chutes, glisses, mouvements empêchés ou déliés, sursauts ou temps dilaté : à la patinoire, tout est rythme. Grâce à la musique jazz composée par Jean-Luc Capozzo, le bref documentaire renoue avec Jacques Tati autant qu’avec Buster Keaton. Cette chorégraphie burlesque est tournée en pellicule, caméra à l’épaule sur la glace, le cinéaste ayant souhaité soumettre le cadre à la même précarité d’équilibre que les patineurs. Tous les types sociaux, tous les âges, toutes les vitesses, raideur et souplesse se côtoient : presque une société idéale, où entraide et fragilité auraient leur place.
(Anne de Costa de Beauregard, Débordements, 4 octobre 2014)
- Photographie
- Alexandre Léglise
- Son
- Kevin Simon, Jérôme Petit, Myriam René, Romuald Testier
- Montage
- Solveig Risacher, Virginie Vericourt
- Musique
- Jean-Luc Cappozzo
- Production
- GREC