Vengo
Tony Gatlif
Caco, un andalou, n'arrive pas à faire le deuil de sa fille. Il noie son chagrin dans des fêtes musicales, accompagné de son jeune neveu, Diego, dont le handicap physique n'empêche pas la passion pour la bringue, les femmes et le flamenco. Nous sommes en Andalousie où l'honneur a ses racines. La famille de Caco a une dette de sang envers la famille des Caravaca. Quelqu'un devra payer.
Orestes personnifie le flamenco, parce qu'il l'a dans le sang. Il se couche, il se réveille, il vit avec. Son handicap, le flamenco le lui rend bien. Comment expliquer ? Quand Cameron chante, on a l'impression de voir Orestes. Camaron, La Caita, La Paquera, c'est le flamenco de la vie, du don de soi. Et Orestes le sait, le sent. Et comme la vie lui a donné ces handicaps de la marche, de la parole, de tout ce qu'il aime, il n'a plus aucune concession à faire, donc il est vrai, comme le flamenco de Camaron, de la Caita. C'était ça l'Andalousie que je voulais filmer, sans concession. [...] Rien ne pouvait me faire reculer. Je devenais le flamenco. D'un coup, je me sentais proche du grand Macande, le chanteur de Cadix mort dans la folie, et qui n'a jamais fait le moindre compromis avec son art ; ou proche de La Paquera qui mène sa vie et sa carrière à l'instinct. Sans cette liberté en tout, y compris dans les excès, la démesure, tu n'es plus flamenco. Vengo ne parle jamais du flamenco en tant que tel, c'est le film tout entier qui est viscéralement flamenco.
(Tony Gatlif, propos recueillis par Jacques Maigne, 2000)
Prix de la meilleure musique aux Césars en 2001.
- Interprétation
- Antonio Canales, Orestes Villasan Rodriguez, Antonio Perez Dechent, Bobote, Juan Luis Corrientes
- Scénario
- Tony Gatlif
- Photographie
- Thierry Pouget
- Son
- Régis Leroux, Dominique Gaborieau, Philippe Welsh
- Montage
- Pauline Dairou
- Musique
- Tony Gatlif, Tomatito, La Caita, Sheikh Ahmad Al Tuni, Gritos de Guerra
- Décors
- Denis Mercier, Brigitte Brassard
- Production
- Arte France Cinéma, Princes Films, Astrolabio Producciones