Mai 1945, quelques jours après la capitulation de l’Allemagne. Dans un petit village allemand, un groupe de soldats soviétiques vit ses premiers jours de paix. Un jour, par hasard, ils visitent le camp voisin et découvrent la réalité du nazisme et des camps d'extermination.
C’était le mois de mai. La guerre venait de finir. Cinq soldats russes, réfugiés chez des paysans allemands, attendaient de rentrer chez eux. Que faire en attendant ? Chanter, danser, ne pas capturer de nouveaux prisonniers, se promener.
Des films assez libres pour faire oublier tout scénario préalable, il y en a d’autres. Contrairement à la tradition française (Rozier, Pialat, Rivette…), où la béance du scénario permet des heurts inattendus, des orages de ressentiment ou des blocs de théâtre à vue, tout est ici au bénéfice d’une fluidité musicale, comme « sur le vif ».
Sauf que cette fluidité en temps réel n’en rend que plus violente la découverte d’un camp de concentration. Les soldats ne comprennent pas à quoi servent les douches et les fours. Une dernière chanson (off, pour la première fois) le comprend pour eux, pour les spectateurs, pour tout le monde.(Serge Bozon)
Cinéaste, acteur mais aussi critique de cinéma, Serge Bozon débute sa carrière à la fin des années 1990, avec L’Amitié (1998). Son second film, Mods (2002) remporte le Prix Léo Scheer d’aide à la distribution à Belfort, et est sélectionné dans de nombreux festivals internationaux. Ses films suivants La France (Prix Jean Vigo, 2007) et Tip Top (2013) sont tous deux présentés à La Quinzaine des Réalisateurs. Il revient cette année à Belfort avec L’Architecte de Saint-Gaudens, un court métrage coréalisé avec Julie Desprairies.
Film choisi par
Serge Bozon- Interprétation
- Alexandre Arjilovski, Petr Todorovski, Serguei Chakourov, Victor Ouralski, Igor Klass, Evguenia Plechkite
- Scénario
- Grigori Baklanov
- Photographie
- Vladimir Ocherov
- Décors
- Vladimir Korovine
- Production
- Mostelefilm