Certaines ressemblances sont troublantes. Celle d’un vicomte guillotiné, pipe au bec, pendant la Terreur, d'un aumônier militaire au torse tatoué et baptisant à la chaîne des militaires, pilleurs et violeurs, avec un clochard parisien réduit à l'état de planche par un rouleau compresseur et finalement d'un concierge lettré - mais aussi trafiquant d'armes - d'un grand immeuble.
Film suivi d'une rencontre Fabbrica, en présence de Rufus (acteur), Martine Marignac (productrice) et Otar Iosseliani. Modérée par Mehdi Benalal.
J'ai derrière la tête toute une cinémathèque idéale qui me sert de guide spirituel : les premiers films de René Clair, L'Atalante de Vigo, Miracle à Milan de De Sica, E la nave va de Fellini, les films de Renoir... Tous emploient une méthode qui consiste à raconter une myriade d'histoires comme on tisse un tapis fait de mille fils entrelacés. Mon film, je l'espère, est comme un tableau sur le phénomène diffracté de la vie. Je pense aussi très souvent à Jacques Tati, surtout à Mon oncle où le personnage qu’il incarne lui-même est un type venu d'ailleurs qui n'a rien à voir avec tout ce qui l'entoure (…) il est le mieux placé pour voir et montrer la folie qui nous entoure. Et avec quelle légèreté, quel humour ! (…) Chant d'hiver est une comédie mais une comédie humaine où le propos est parfois tellement sérieux qu'on ne peut pas le filmer sérieusement. Tel le fameux Diogène, je cherche l'homme en plein jour avec une lanterne à la main.
(Otar Iosseliani, extrait du dossier de presse du film, 2015)
- Interprétation
- Rufus, Amiran Amiranashvili, Pierre Etaix, Mathias Jung, Mathieu Amalric, Enrico Ghezzi, Tony Gatlif
- Scénario
- Otar Iosseliani
- Photographie
- Julie Grunebaum
- Son
- Anne Le Campion
- Montage
- Otar Iosseliani, Emmanuelle Legendre
- Musique
- Nicolas Zourabichvili
- Décors
- Denis Champenois, Vaja Jalaghania
- Production
- Pastorale Productions