Gertrud
Carl Theodor Dreyer
Au début du siècle à Stockholm, Gertrud, une femme entre deux âges mariée à un avocat, retrouve un poète illustre qu'elle aima et a une aventure avec un jeune compositeur. Retirée dans son village natal, elle fait le bilan de sa vie.
J’ignorais de quel film provenait l’image sélectionnée par João Pedro Rodrigues mais, lorsque je me suis assis devant elle, ce qui s’en est dégagé était un sens de l’onirique, une femme regardant à l’intérieur d’elle-même mais projetant une force extérieure, une impression de détermination, de solennité. Ces réflexions m’ont fait penser à l’une des héroïnes les plus émouvantes et intransigeantes du cinéma, Gertrud, un film qui ne ressemble à ma connaissance à aucun autre, capable de jeter au spectateur compatissant, un sort des plus inhabituels. Comme Ingmar Bergman l’a un jour remarqué, « Aucun art ne traverse, comme le cinéma, directement notre conscience diurne pour toucher à nos sentiments, au fond de la chambre crépusculaire de notre âme ». Gertrud foule le sol de cette chambre.
(John Gianvito, traduction Naomi Vogt)
Né à New York, John Gianvito est à la fois cinéaste, professeur, critique et curateur. Ses films, aux frontières de la fiction et du documentaire, ont été présentés dans de nombreux festivals internationaux. A Entrevues, The Mad Song of Fernanda Hussein a été sélectionné en compétition internationale en 2001 et Profit Motive and the Whispering Wind a reçu en 2007 le Grand Prix du long métrage documentaire.
Film choisi par
John Gianvito- Interprétation
- Nina Pens Rode, Bendt Rothe, Ebbe Rode, Baard Owe, Axel Strobye
- Scénario
- Carl Theodor Dreyer, d'après la pièce "Gertrud" de Hjalmar Söderberg
- Photographie
- Henning Bendtsen
- Son
- Knud Kristensen
- Montage
- Edith Schlüssel
- Musique
- Jorgen Jersild
- Décors
- Kai Rasch
- Production
- Palladium Film