Une chronique familiale et sentimentale où s’entrecroisent les destins de trois sœurs à la recherche du bonheur, et les existences et les amours compliquées de leur entourage.
L'époustouflant, avec Woody Allen, est qu'il nous surprenne sans nous étonner tout en nous ravissant. Le dialogue produit des étincelles. Le film est une suite de sketches mis bout à bout, collés par des citations, mais qui forment, en conclusion, une seule histoire à la trame serrée. Chaque personnage est dessiné d'une main fermement affectueuse. Il y a là une ironie du désespoir, une acuité de jugement, qui confinent à l'interrogation ontologique primordiale de l'adolescent éternel (Qu'est-ce qu'on fout sur la terre ?) avec une grâce réjouissante. Un film qui est proprement un divertissement pascalien, conclu dans le bon sens par les Marx Brothers, seuls remèdes à la mélancolie de Woody, lorsqu'il redoute une tumeur au cerveau et songe à embrasser la secte de Krishna ! Faire rire, émouvoir. Il n'y a pas d'issues plus honorables que celles-là. Allen est décidément notre Tchekhov, n'augurant pas d'une aube nouvelle mais cent fois, sur le métier de vivre de la petite bourgeoisie cérébrale, remettant le baume délicieusement pervers de l'autodérision.
(Jean-Pierre Léonardini, L'Humanité, mai 1986)
- Interprétation
- Michael Caine, Mia Farrow, Woody Allen, Barbara Hershey, Carrie Fisher
- Scénario
- Woody Allen
- Photographie
- Carlo Di Palma
- Montage
- Susan E. Morse
- Musique
- Richard Rodgers & Lorenz Hart, Johann Sebastian Bach, Cole Porter, Count Basie
- Décors
- Stuart Wurtzel
- Production
- Orion Pictures Corporation