Les Yeux brûlés
Laurent Roth
Mireille, une jeune femme, vient chercher à l’aéroport de Roissy une cantine militaire, dans laquelle elle découvre les effets et clichés de Jean Péraud, reporter photographe disparu à Dien Biên Phu en 1954. Elle est accompagnée par Raoul Coutard, Marc Flament et Pierre Schoendoerffer, les anciens compagnons de presse de Péraud. Bientôt, une discussion s’engage sur ce qui fait l’image de guerre.
C’est la guerre à un niveau primaire et végétal qui m’a intéressé, avec ses nœuds, ses rejetons, ses différents anneaux de croissance. Le film se développe de façon organique, et les images de la guerre reviennent régulièrement, décrivant les visages d’une seule et même histoire. En gros, c’est l’arbre 14-18 qui donne son assise au film, et ce sont les boutures de la guerre d’Indochine qui l’aident à se propager jusqu’à nous. Mon intention est de rendre compte de la permanence d’un spectacle en l’orchestrant, et par là-même montrer que la guerre obéit d’abord à une mise en scène. (…) Là où Les Yeux brûlés dévie de la trajectoire traditionnellement assignée à un film de propagande, c’est qu’il se refuse à assumer un principe de non-contradiction. Le contexte dans lequel ont été tournées les interviews – le hall d’attente de Roissy – et le point de vue de Mireille – son attaque objective – donnent au film son angle de prise de vue.
(Laurent Roth, entretien à Paris le 1er septembre 1986, dossier de presse du film)
VERSION RESTAURÉE
- Interprétation
- Mireille Perrier, Adjudant Chef Patrice George, Raoul Coutard, Raymond Depardon, Pierre Schoendoerffer, Marc Flament
- Scénario
- Laurent Roth
- Photographie
- Bernard Miale
- Son
- Jean-Paul Bigorgne, Jean Potier, Monique Wisniewshi
- Montage
- Soldat Ludovic Berrivin, Soldat Frédéric Demangeon
- Musique
- Chant parachutiste traditionnel par le Choeur de l'Armée française, Jean Sébastien Bach
- Production
- ECPAD