Nos traces silencieuses
Myriam Aziza / Sophie Bredier
Sophie, 26 ans, a de légères marques de brûlures sur la peau auxquelles elle tient beaucoup. Adoptée à l'âge de quatre ans, ces marques constituent les seules traces qui lui restent de son passé en Corée. En suivant un itinéraire tracé par ses marques corporelles, Sophie entreprend une quête de ses souvenirs et, à travers des rencontres avec d'autres personnes, s'interroge sur la mémoire que chacun nourrit au travers des empreintes de son corps.
Tout est parti de là, faire un film sur la mémoire, fragile et trompeuse mais parfois si vivace, sur les souvenirs qui imprègnent toute existence et sur les liens qu’on entretient avec son passé. Les marques sur la peau, parce que tangibles et concrètes, constituaient alors le fil rouge de cette remontée dans le temps et dans les sensations. Car plus elles sont profondes, moins elles peuvent s’effacer… Le film est né du désir de faire parler ces traces silencieuses que sont les cicatrices. Et comprendre en quoi un détail physique qui n’exprime rien d’emblée, peut dissimuler une histoire plus vaste dans la vie d’un individu. Nous voulions évoquer à partir de la cicatrice physique celle qu’on voit et qu’on peut toucher, d’autres cicatrices intérieures plus douloureuses et moins accessibles. Nous voulions aussi évoquer en filigrane les questions de la rupture, de l’exil et de la transmission d’une expérience douloureuse. Nous avons construit ce film comme une fiction dans laquelle Sophie Bredier cherche à valider ses souvenirs, éclaircit un pan de son histoire à partir d’éléments disponibles en France tout en enquêtant auprès de personnes qui peuvent témoigner de leur passé.
(Myriam Aziza et Sophie Bredier, Note d’intention, dossier de presse du film)
- Scénario
- Sophie Bredier, Myriam Aziza
- Photographie
- Jean-Marc Bouzou, Cécile Grenier
- Son
- Sophie Laloy
- Montage
- Nadine Tarbouriech
- Production
- AGAT Films & Cie, INA DPCR