Au Chili, à 3000 mètres d’altitude, les astronomes du monde entier se rassemblent dans le désert d’Atacama pour observer les étoiles. Car la transparence du ciel est telle qu’elle permet de regarder jusqu’aux confins de l’univers. C’est aussi un lieu où la sécheresse du sol conserve intacts les restes humains : ceux des momies, des explorateurs et des mineurs. Mais aussi ceux des prisonniers de la dictature, que certaines femmes continuent de rechercher.
Ce film n'est pas seulement le chef-d'oeuvre de Guzman, il est l'un des plus beaux essais cinématographiques qu'on a vus depuis longtemps. Son canevas, complexe, est tissé avec la plus grande simplicité. Trois niveaux s'y enchevêtrent : des considérations sur la recherche astronomique, une archéologie des fondations indiennes et une mémoire de la dictature. Un lieu rassemble ces trois couches sensibles : le désert d'Atacama. Cet endroit, réputé être le plus aride et le moins propice à la vie de notre planète, Nostalgie de la lumière le transforme en terreau incroyablement fertile. Parce qu'on y trouve à la fois le plus grand observatoire astronomique au monde, les vestiges remarquablement conservés des civilisations autochtones et les cadavres de déportés politiques assassinés durant la dictature dans les camps environnants, avant d'être disséminés dans les sables. Chacune de ces réalités induit un travail de prospection particulier. L'astronome scrute le ciel, l'archéologue fouille le sol, les femmes de disparus creusent, depuis vingt-huit ans, sans relâche, les entrailles de la terre.
(Jacques Mandelbaum, Le Monde, octobre 2010)
- Scénario
- Patricio Guzmán
- Photographie
- Katell Djian
- Son
- Freddy González, Jacques Quinet
- Montage
- Patricio Guzmán, Emmanuelle Joly, Ewa Lenkiewicz
- Musique
- Miranda & Tobar
- Production
- Atacama Productions, Blinker Filmproduktion &WDR, Cronomedia