Charlie Chaplin

Courts-métrages 2 : Du rire aux larmes

Short-films 2 : from tears to laughter

Charles Chaplin

1915
États-Unis
94 min
Fiction
Noir et blanc
muet

Séance de courts-métrages 2 : Du rire aux larmes (la naissance de la tragédie)

 

Charlot à la banque (The Bank) de Charles Chaplin (1915, Essanay - 25’)
Charlot, le concierge, aime Edna, la jolie secrétaire de la banque, mais elle aime un autre Charles, le caissier.

Comment faire des films (How to make movies) de Charles Chaplin (1918, 16’ (montré en 1959)) 
Chaplin filme la construction de ses propres studios en 1918. Construit comme une rue de village anglais, on y voit ses activités quotidiennes, le personnel, les installations et des scènes de tournage…

Scène coupée des Lumières de la ville de Charles Chaplin (1931, 7’) 

Charlot soldat (Shoulder arms) de Charles Chaplin (1918 – First National - 46’)
Lors de la Première Guerre mondiale, Charlot est mobilisé sur le front en France. Piètre soldat et peu adapté à la vie des tranchées, il s’endort un soir sur son lit de camp et rêve de devenir un héros de guerre.

« L’ironie a plus de force que l’apostolat. Et l’humour est une sorte de merveille qui comprend l’ironie et beaucoup d’autres choses avec. Ce petit tableau cinématographique est une des plus justes duretés qu’ait inspirées la guerre à un monsieur qui aime la paix. L’atmosphère bouffe, les détails plaisants et farces, un scénario fait comme un sketch, ne rendent que plus cruelle la satire de cette fantaisie qui ne déclame jamais – pas même contre une déclamation. (…) Ce film justifie tout ce qu’on peut attendre du cinéma. Nous sommes vraiment là dans le fastueux domaine de l’illimité, n’est-ce pas ? Chaplin est d’ailleurs, par son génie personnel, au-dessus de l’art du cinéma. Nous n’aurions pas osé en espérer autant. »
(Louis Delluc, Ecrits cinématographiques I. Le Cinéma et les Cinéastes, 1985)

 

« Sous l’image du clown se cache celle de Jésus, sous le visage du bouffon qui fait rire, celui du sacrifié qui sauve. On sait que Chaplin ne met dans ce thème aucune idée de transcendance. Son esprit n’est pas religieux, il est pire : il s’installe au centre du sacré et, comme le chaman, il possède le public en donnant spectacle de son suicide. Il faut qu’un art de spectacle impose aux hommes le sentiment d’une existence plus vraie. L’acteur seul peut conjurer les dieux en prenant sur lui leur colère. (…) L’art de Chaplin fut un immense effort pour explorer l’existence à travers un personnage imaginaire : le dédoublement de son être réel et d’un corps imaginaire faisait de Charlot un bouffon sacrifié au rire universel, seul instrument valable pour se délivrer de la souffrance, sous le masque. L’acteur découvre ici le sens profond de son existence car il conjure, en les prenant pour lui-même, les forces qui détruisent les hommes. Dans une époque comme la nôtre, où l’inconscient collectif cherche dans le spectacle public (meetings, fêtes, matches, etc…) à se délivrer de ce qui l’écrase, le rôle archétypal de l’acteur s’affirme victorieusement. Comme si la foule, dans le visage du bouffon-sauveur trouvait la force de détruire ses dieux obscurs. »

(Jean Duvignaud, Le Mythe Chaplin, juillet 1955)

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