Une petite histoire subjective de l'animation
Courts-métrages : Carte Blanche Michel Ocelot
Animated shorts: Carte blanche to Michel Ocelot
Youri Norstein / Frederic Back / Giulio Gianini / Emanuele Luzzati / Jiri Trnka
Le Héron et la Cigogne de Youri Norstein (1975, 10min)
Le badinage amoureux d’un héron et d’une cigogne.
"C’était l’époque de la puissance soviétique, et la propagande n’était pas toujours légère. Au milieu du « réalisme socialiste », un jour, est tombé du ciel Le Héron et la Cigogne. C’était délicieux, subtil, d’une drôlerie légère, d’une beauté étonnante, utilisant demi-teintes et transpa- rence comme on ne l’avait jamais fait en animation. Un régal miraculeux."
Michel Ocelot (Entrevues, Octobre 2018)
Crac de Frédéric Back (1981, 15min)
L’industrialisation du Québec vue par un fauteuil à bascule.
"Frédérick Back a fait ce film seulement pour les Québécois, faisant des références à toutes sortes de choses que seuls les Québécois connaissent, mais sa célébration de son pays d’adoption était tellement sincère, tendre et humaine que tout le monde a compris et s’est senti québécois. C’est le temps qui passe et la vie qui se poursuit ! Et on a tellement envie de danser avec la noce, au son des cuillères sur le genou !" (M. O.)
Pulcinella de Giulio Gianini et Emanuele Luzzati (1973, 11min)
Tandis qu’il est poursuivi par la police, Polichinelle s’échappe en rêvant.
"La joie italienne, la drôlerie italienne, l’autodérision italienne, la beauté italienne, la musique italienne. Ce moment léger dit tout, sans cacher sa technique, des petits bouts de papier." (M. O.)
La Main (Ruka) de Jiri Trnka (1965, 18 min)
Un potier tranquillement installé est tourmenté par une main gantée tyrannique qui, tel un petit soldat, exige une statue à son effigie.
"C’est l’œuvre d’un grand marionnettiste, d’un grand cinéaste, et d’un homme courageux. Il a osé montrer le totalitarisme sous lequel il vivait. Après ce film, on ne lui a plus laissé faire de films. Que c’est triste ! Et après sa mort, comme dans le film, les autorités l’ont glorifié." (M. O.)
Film choisi par
Michel Ocelot