34e édition Cléo - Le temps de vivre
Geneviève est amoureuse de Guy, un marin revenu de la guerre d’Algérie. Contraints de se séparer à l’automne, les deux amants continuent de partager leur quotidien de façon épistolaire : l’une est à Paris, l’autre à Brest. Mais peu à peu, les nouvelles de Guy se font plus rares... Premier long métrage d’un grand cinéaste méconnu de la Nouvelle Vague, proche de Demy et Truffaut.
« Le cinéma de Guy Gilles est monstrueux parce qu’il réveille les monstres du passé de chacun, sous des allures de jeunesse éconduite, par la guerre, par la société. En un même personnage, il joint l’innocence et l’ignorance d’un enfant avec l’érudition de quelqu’un qui serait revenu de sa mort. (...) Il associe des images a priori inconciliables entre elles, et avec cette anomalie s’édifie tout de même un récit simple, épuré de toute préciosité. Cette impression d’étrangeté renvoie directement à celle du cinéphile, celui qui voit et qui sait voir, qui sait reconnaître même quand il découvre un lieu ou un nouveau visage. L’impression de déjà-vu est l’expression de la mélancolie : les personnages sont en exil permanent d’eux-mêmes, reviennent et butent contre des fragments du passé, et la mélancolie transparaît dans les répétitions et les retours que le montage opère. »
Philippe Fauvel, Guy Gilles: un cinéaste au fil du temps, Yellow Now, 2014.
- Interprétation
- Daniel Moosmann, Guy Gilles, Geneviève Thénier
- Scénario
- Guy Gilles
- Photographie
- Jean-Marc Ripert
- Son
- Jean-Jacques Campignon
- Montage
- Noun Serra
- Musique
- Jean-Pierre Sarot
- Production
- Films Galilée