34e édition Cléo - Le temps de vivre
Nana, vendeuse dans un magasin de disques à Paris, rêve de devenir actrice. Pour pouvoir payer son loyer, elle se livre à la prostitution. En douze tableaux, Godard sonde les profondeurs d’une conscience, questionne à travers l’idée d’une « vente de soi » l'ensemble des rapports sociaux et rend à sa muse un hommage saisissant. L’un des films les plus importants de la Nouvelle Vague.
« Pourquoi un film en douze tableaux ? Cela accentue le côté théâtre, et les plus grands tableaux sont des portraits. Le peintre qui veut rendre un visage rend uniquement l’extérieur des gens ; et pourtant il y a quelque chose d’autre qui passe. C’est très mystérieux. Ce film est une aventure intellectuelle, j’ai voulu essayer de filmer une pensée en marche, mais comment arrive-t-on à cela ? (...) Quand on regarde un mur dix fois de suite, on finit par se poser des questions sur le mur, alors que c’est un mur. On se crée des problèmes inutiles. C’est pour cela aussi que le film est une suite d’esquisses : il faut laisser les gens vivre leur vie, ne pas les regarder trop longtemps, sinon on finit par n’y rien comprendre. »
Jean-Luc Godard, Godard par Godard, Éditions Cahiers du cinéma, 1985
- Interprétation
- Anna Karina, Sady Rebbot, André S. Labarthe, Peter Kassovitz
- Scénario
- Jean-Luc Godard
- Photographie
- Raoul Coutard
- Son
- Guy Villette
- Montage
- Agnès Guillemot
- Musique
- Michel Legrand, Jean Ferrat
- Production
- Pierre Braunberger