38e édition Les courts & moyens métrages 2023
Ralentir la Chute
Camille Tricaud / Franziska Unger
Un grand tremplin de saut à ski brille d'un éclat métallique. Deux championnes de saut répètent des mouvements synchronisés sous le regard d'une équipe de tournage. C'est la première fois que les deux athlètes se retrouvent depuis leur séparation.
Camille Tricaud a étudié la philosophie à Bordeaux et la réalisation à la HFF Munich. Elle réalise en 2019 le court expérimental Les Sauvages, puis en 2021 Apocalypse Baby, We Advertise The End Of The World, déjà avec Franziska Unger. Elle fait partie de la société de production Benedetta Films. Franziska Unger est artiste plasticienne et réalisatrice. Elle a étudié l’architecture à Dresden.
CONTACT
Felix Herrmann, Benedetta Films
felix@benedettafilms.com
- Interprétation
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Coline MATTEL, Verena ALTENBERGER
- Scénario
- Camille TRICAUD
- Photographie
- Felix PFLIEGER
- Son
- Xavier FLEMING
- Montage
- Clara SAUNIER
- Musique
- Bachar MAR-KHALIFE
- Décors
- Franziska UNGER
- Production
- Benedetta Films
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Le mot du comité de sélection :
Ralentir la chute s’ouvre sur des sommets ennuagés qui rappellent les vastes étendues brumeuses des premières fictions d’Herzog, avant de nous présenter une étrange chorégraphie aux allures martiales accomplie par deux femmes en combinaisons techniques. Mais ce sentiment de solitude est aussitôt contrebalancé par le dévoilement d’une équipe de tournage publicitaire. Ce contrechamp brutal est exemplaire du dilemme qui structure le film. D’un côté la grâce du saut à ski que pratiquent avec passion les deux athlètes, de l’autre l’hypocrisie marchande des sponsors. Jouer le jeu ou non ? Or la force du film est qu’il ne se résume pas à cette dichotomie et que l’enjeu moral du scénario n’escamote jamais la sensualité (certes froide) de la mise en scène. La beauté de Ralentir la chute réside en ce qu’il ne se laisse pas contaminer par le cynisme publicitaire : l’attention au corps, aux matières (le travail du son est ici captivant) ainsi qu’à la précision des gestes le place résolument du côté du réalisme. Le choix de Coline Mattel - une authentique championne de saut à ski - pour interpréter l’une des deux athlètes finit de sceller ce contrat réaliste en offrant à l’image une vérité du corps sportif qui ne peut être mimer, comme le dit elle-même l’athlète devant les caméras du sponsor.
- Paola Raiman