38e édition Les longs métrages 2023
Tocka
Yoshitaka Kamada
Shoji tient un magasin dans une bourgade désolée du nord du Japon. Il désire mettre fin à ses jours afin que sa fille puisse toucher l’argent de l’assurance-vie. Mais parce que son assurance ne couvre pas le suicide, il demande de l’aide auprès de la triste Saki et de Yukito, un ramasseur de déchet sans le sou.
Yoshitaka Kamada est né en 1964 à Hokkaido, au Japon. Sa carrière de réalisateur débute en 1991 avec des créations pour la télévision. Il réalise son premier long métrage, le “pink film” Sara en 1988, puis en 2005 vient son premier long métrage pour le cinéma, Yumeno, sélectionné au festival international de Montréal et à Busan.
CONTACT
Kazunao SAKAGUCHI
kazu@stance.co.jp
- Interprétation
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Kiyobumi KANEKO, NAHANA, Hiroki SANO
- Scénario
- Hitomi KASE, Yoshitaka KAMADA
- Photographie
- Hiromitsu NISHIMURA
- Son
- Mikisuke SHIMAZU
- Montage
- Yoshitaka KAMADA
- Musique
- Neko SAITO
- Production
- Stance Company, Kamada Film
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Le mot du comité de sélection :
« Tocka » est un mot russe qui n’a pas vraiment d’équivalent dans les autres langues «une profonde souffrance spirituelle sans raison particulière ou une douleur indistincte de l’âme » selon les mots de l’écrivain Nabokov. Cette émotion particulière infuse le troisième long-métrage de Kamada comme le vent de Sibérie souffle sur la ville de Nemuro - située aux confins orientaux de l’archipel japonais - où se déroule l’essentiel du film.
A l’image de Yuckito, le plus jeune des personnages, qui ramasse les déchets ménagers en échange d’un peu d’argent, le cinéaste s’emploie à filmer et transformer ceux que la société japonaise remise au rang des rebuts en personnages singuliers dont il déplie soigneusement les mouvements d’âme. Les expressions sur leurs visages marqués sont captées avec élégance, et les paysages désolés qui les entourent sont sublimés par une photographie aux tons vifs. Kamada signe ici un drame ample et cinglant qui raccorde avec une veine néo-réaliste japonaise proche du bouleversant Petit Garçon de Naguisa Oshima qui se terminait lui aussi dans les îles d’Hokkaido.
- Paola Raiman