39e édition Les longs métrages 2024
Séances
Manawan, Québec, 1977. Un véhicule tombe dans une rivière près d’une communauté autochtone. Deux Québécois blancs s’en tirent, mais cinq Atikamekw y laissent leur vie. Si la police conclut à un accident, pour les familles des victimes, des questions demeurent sans réponse.
Autodidacte, Chloé Leriche scénarise, réalise, monte et produit ses films. Après des études en philosophie, elle travaille auprès des jeunes des Premières Nations dans le Wapikoni Mobile. Son premier long métrage, Avant les rues, est né de ces rencontres. Soleils Atikamekw est son deuxième long métrage.
Le mot du comité de sélection :
Soleils Atikamekw s’ouvre sur une séquence documentaire : une dame âgée atikamekw raconte un drame survenu 40 ans plus tôt dans la communauté atikamekw de Manawan au Canada : 5 jeunes sont retrouvés noyés à bord de leur camionnette. Les deux blancs qui conduisaient sont, eux, indemnes. S’ensuit un carton « ce film est librement inspiré des souvenirs, rêves et impressions des proches des victimes ». C’est tout ce qu’il reste à cette communauté, les rêves et les souvenirs : aucun procès, aucune enquête, aucune archive du côté de la police. En introduisant son film ainsi la jeune cinéaste Chloé Leriche veut lever tous les doutes sur sa démarche. Non, elle ne fait pas partie de la communauté Atikamekw, elle se fait simplement le relais de cet événement tragique. Elle ne tente pas de réparer ni même de dénoncer mais de trouver un autre chemin, avec les survivants. En ravivant leur mémoire à travers son film, elle laisse une trace de leur récit pour toujours. Grâce à des acteurs et actrices très incarnés, les morts et les vivants reprennent corps ensemble dans une reconstitution minimaliste du Manawan des années 70. La cinéaste livre un film, à la fois sobre et onirique, documentaire et fiction, qui s’ouvre comme un film policier. Mais des codes incontournables du genre, les atikamekw n’ont droit qu’aux scènes d’exposition, constater l’accident, reconnaître les corps, faire des dépositions. L’enquête, les interrogatoires, le porte à porte, la découverte des indices, le racisme systémique dont ils sont victimes les en privent. Alors le film, au lieu d’avancer, tourne en rond, dans une boucle d’aller retour au commissariat et d’espoirs qui s’amoindrissent. Les voix off des survivants ponctuent le film et nous ramènent à la séquence d’ouverture et à cette question : comment vit-on toute une vie après avoir vécu un drame comme celui-là ?
― Clairemma Blot
- Interprétation
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Mirociw CHILTON, Wikwasa NEWASHISH-PETIQUAY, Oshim OTTAWA, Carl-David OTTAWA et Jacques NEWASHISH
- Scénario
- Chloé LERICHE
- Photographie
- Glauco BERMUDEZ
- Son
- Martyne MORIN, Mathieu BEAUDIN, Luc BOUDRIAS
- Montage
- Chloé LERICHE, Natalie LAMOUREUX
- Musique
- Mélanie BÉLAIR
- Décors
- Julie-Christina PICHER
- Production
- Chloé LERICHE
CONTACT :
Chloé LERICHE
chloeleriche123@gmail.com