39e édition Les longs métrages 2024
Après quinze ans d’absence, Farah retourne au Liban auprès de son père vieillissant. Dans l’espoir d’une dernière conversation, les deux tentent de trouver une langue commune. Ce sera finalement avec la seule qu’il comprenne : la poésie.
Farah Kassem est diplômée de l’Académie libanaise des Beaux-Arts (ALBA) et de DocNomads. Ses courts métrages My Father looked Like Abdel Nasser (2012) et You Make a Better Window Than You Do a Door (2017) ont été primés dans de nombreux festivals tels que Visions du Réel et DOK Leipzig. We Are Inside est son premier long métrage.
Le mot du comité de sélection :
Farah Kassem retourne chez son père à Tripoli après une longue absence. Filmer les pères, ce que le cinéma documentaire offre apparemment de plus simple - je filme ceux que je connais, ceux que j’aime et devant qui je ne baisserais pas ma caméra - mais aussi ce qu’il a de plus complexe : quelle place laisser au spectateur dans ce dialogue si intime, cette démarche si personnelle ? Farah Kassem se livre à cet exercice dans un film-fleuve exemplaire. We are inside : le titre sonne comme une invitation criée à travers la porte. Alors on entre dans l’appartement cossu de son père, doucement, en prenant le temps : la cinéaste n’hésite pas à poser la caméra sur pied dans un coin de la pièce. Tantôt côte à côte, tantôt face à face, tantôt derrière la caméra, tantôt devant, la cinéaste passe de filmeuse à filmée d’un plan à l’autre avec une grande liberté. Elle jeune cinéaste, lui vieux poète, ils s’apprivoisent. En jouant avec les encadrements de portes, de rideau et de fenêtre, elle le cadre et l’encadre, mais il lui échappe. Son père n’est pas dupe et résiste à la démarche de sa fille, ne se livre pas facilement, alors pour lui parler elle apprend son langage, celui de la poésie. Le réel surgit au milieu de leurs longues discussions, la maladie d’abord, prosaïque, qui rythme la vie de son père, et la révolution de 2019 qui gronde en bas de l’immeuble. le film se fait alors témoin de l’histoire d’un pays en bascule. Aujourd’hui ce témoignage a malheureusement une résonance particulière.
― Clairemma Blot
- Interprétation
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Mustapha KASSEM
- Scénario
- Farah KASSEM
- Photographie
- Tebbe SCHÖNINGH
- Son
- Joelle ABOU CHABKÉ
- Montage
- Anders S. JEPSEN
- Musique
- Jon SENSMEIER Conception sonore : Cedric KAYEM
- Production
- Road2Films, Cynthia CHOUCAIR
CONTACT :
Road2Films
Cynthia CHOUCAIR
cynthia@road2films.com