Softshell

Jinho Myung a grandi à Los Angeles et étudié à la NYU Tisch School of the Arts. Il a réalisé plusieurs courts métrages auto-produits avant son premier long métrage, Softshell, présenté en première mondiale au festival New/Next Film à Baltimore.

Le mot du comité de sélection :
Jinho Myung est l’enfant terrible des frères Safdie et d’Andrew Bujalski. S’il sait ce qu’il doit à ses illustres parents - The Pleasure of Being Robbed de Josh Safide est même cité dans une séquence du film - il se plaît davantage encore à jouer avec cet héritage. La griffe de l’indie new-yorkais des années 2000 et du Mumblecore se manifeste immédiatement : grain saturé du 16mm et chahut de la caméra épaule (maniée par le chef opérateur Rhys Scarabosio collaborateur de Sean Price Williams) qui s’efforce de suivre les personnages jetés dans la ville comme des petites billes de flipper. Mais le New York de Softshell offre de nouvelles perspectives et déploie un autre univers que celui auquel nous avaient habitué ses prédécesseurs. En prenant pour personnages principaux un frère et une sœur américano-thaïlandais, le cinéaste lui-même d’origine coréenne, ouvre la fiction à une altérité rarement représentée dans le cinéma indépendant américain. 
Impossible de prédire sur quelles parois viendra rebondir ce duo frère-sœur incarné avec beaucoup de complicité par Caledonia Abbey et Legyaan Thapa : en quelques plans un centre de jeux d’arcades à Manhattan succède à un temple bouddhiste niché dans le Queens. Leur trajectoire ne cesse ainsi de bifurquer avec légèreté. Mais sous la douce carapace qui enveloppe ses personnages, Jinho Myung fait sourdre par saccades une mélancolie incisive.
― Paola Raiman