Emmanuelle Cuau
Emmanuelle Cuau est l'une des rares cinéastes en France à entretenir la tradition enfouie du secret et de la spéculation romanesque en misant abondamment sur ces ressources paranoïaques de la fiction que sont la suggestion et la cachotterie. Fondés sur de puissants vertiges d'identité, ses films détricotent les rôles sociaux (Circuit Carole, 1995), sondent les entrailles inavouables du quotidien (Pris de court, 2017) et trouvent dans l'éternelle dualité de l'être de fascinants motifs d'aliénation (Très bien, merci, 2007). L' identité est bien évidemment un mirage qui mène à la folie, ce que le cinéma de Cuau a su mieux qu'aucun autre exprimer par les voies de l'ambiguïté et de l'incertitude, dans un jeu toujours renouvelé avec la conscience du spectateur.
En présence de Emmanuelle Cuau, Gilbert Melki, Sabine Lancelin, Laurence Côte et de Olivier Cruveiller.