Two years after making his film BLIND KIND, Van der Keuken contacted the blind boy that had impressed him most at the time. Fourteen-year-old Herman Slobbe is a fanatical music lover, for whom the blues is the only true music style. He has his own radio programme and is a gifted mouth organist.
Van der Keuken lui donne le micro, c’est lui qui interroge et enregistre le monde. Il s’identifie avec cette rage de teenager qui hurle comme pour mieux exorciser le mal : « Phtisie, furoncles, choléra, peste… » Avec lui, Van der Keuken filme l’avènement de la jeunesse à l’état de classe à part entière. Il écoute une musique « jeune » sur son magnétophone à bande. Il est sur l’herbe à écouter la course automobile qui passe, concentré. C’est lui qui fait le son. En mettant le jeune aveugle dans la position du reporter, VDK le met à sa place. Une parabole du métier de cinéaste, que VDK signifie ici comme un travail de recomposition de la réalité, rendu plus aigu encore quand il y a déficience des sens. « Les personnages qui sont handicapés, disait-il dans Les Cahiers du cinéma, sont souvent dans mes films parce qu’ils cassent la représentativité. Cette position un peu marginale par rapport à la normalité leur permet d’avoir une vue plus perçante sur ce que serait le normal, le réel. D’où aussi la thématique de la cécité, de la surdité, des sens bloqués, qui me semble être celle d’une lucidité par rapport à une perception brisée, fragmentée. »
(Annick Peigné-Giuly, Images documentaires , n°29/30, 1er trimestre 1998)
- Scénario
- Johan van der Keuken
- Photographie
- Johan van der Keuken
- Son
- Dick Polack, Jaap Gerritse, Herman Slobbe
- Montage
- Johan van der Keuken, Cor Brand
- Musique
- Archie Shepp
- Production
- V PRO