Aux Indes, années 30, sur les bords du Gange pendant la mousson d'été. Au bal de l'ambassade, la veuve de l'ambassadeur de France Anne-Marie Stretter est courtisée par le vice-consul Lahorre. Il lui crie son amour mais, touchée par cette passion, elle décide de partir, quittant ce pays ou règnent la misère et la maladie.
Anne-Marie Stretter... Michael Richardson... La mendiante de Svannakhet... Le vice-consul de France à Lahore... Les lépreux de Shalimar... Impossible de ne pas céder au charme, à la volupté, à la musique des mots et de l'espace imaginaire construit avec cette fantastique économie de moyens dont Marguerite Duras est coutumière. [...] Cette image privée de voix, de son, ces sons, cette musique, ces voix errant dans l'indétermination du hors-champ, marquent le récit d'une sorte de fêlure, introduisent entre lui et les spectateurs comme un écran supplémentaire, l'écran du passé, parce que ces corps, ces visages, jamais ne s'expriment de vive voix. (Au cinéma, la voix vive est nécessairement in, jamais off.) Bien plus que dans Céline et Julie, on pense à L'invention de Morel : ce sont ces morts, ces fantômes, des traces, sans autre consistance que des phosphènes, qui glissent ainsi devant nous.
(Pascal Bonitzer, Cahiers du cinéma, juillet-août 1975)
- Interprétation
- Delphine Seyrig, Michael Lonsdale, Claude Mann, Mathieu Carrière
- Scénario
- Marguerite Duras
- Photographie
- Bruno Nuytten
- Son
- Michel Vionnet
- Montage
- Solange Leprince
- Musique
- Carlos D'alessio
- Production
- Sunchild Production, Les Films Armorial