A paranoid, secretive surveillance expert has a crisis of conscience when he suspects that a couple he is spying on will be murdered.
Conversation secrète se révèle être, par la grâce d'une mise en scène et d'une mise en ondes de plus en plus épurées, le film de la confusion, mais dans son sens le plus profond. Sur un fond d'angoisse, angoisse toute personnelle, Coppola y traite, une fois de plus, de la recherche passionnée de la fusion à travers la confusion. Confusion apparente du scénario, des dialogues et des bruits enregistrés sur les bandes magnétiques. Mais la fusion, possible pour le spectacle, restera à jamais impossible à Harry Caul. Plus il amassera les bruits du monde plus il se croira le seul à même de reconstituer l'intrigue. Les sons enregistrés engendreront la confusion, la folie et finalement la mort. Ses micros, signes de son pouvoir, se révèlent en définitive symboles de son impuissance. Tout restera dans la multiplicité et le chaos. « He'd kill us if he got a chance.»(« Il nous tuerait s'il le pouvait »), cette phrase magique qui, seule, pouvait lui permettre la fusion vers l'unité, lui échappe comme il a laissé peu à peu lui échapper sa propre vie.
(Jean Douchet, L'Avant-scène cinéma, septembre 2000)
- Interprétation
- Gene Hackman, John Cazale, Allen Garfield, Frederic Forrest
- Scénario
- Francis Ford Coppola
- Photographie
- Bill Butler
- Son
- Nat Boxer, Art Rochester, Mike Evje
- Montage
- Walter Murch, Richard Chew
- Musique
- David Shire
- Décors
- Dean Tavoularis, Doug Von Koss
- Production
- The Directors Company, The Coppola Company, American Zoetrope, Paramount Pictures