The Present
Robert Frank
Simple objects, photographs, and events prompt Frank to self-conscious rumination. From his homes in New York and Nova Scotia and on visits to friends, the artist contemplates his relationships, the anniversary of his daughter’s death, his son’s mental illness, and his work.
The Present n’est pas tout à fait un journal filmé - on n’y trouve presque aucun repère de dates, la chronologie n’est pas sûre, le passage des jours n’y semble rien construire. Ce serait plutôt un carnet de notes vidéo marqué par les preuves et les épreuves du temps : un journal troué, comme le mot « memory » (mémoire) est effacé jusqu’à ne laisser que « me » (moi), dans l’un des moments du film. Les plans sont brefs, fragmentaires et solitaires, de même que la voix off du cinéaste, qui parle tout en tenant sa caméra vidéo, est parfois interrompue avant de finir une réflexion ou une phrase. La brièveté des images confère à chaque chose une qualité inaugurale, comme si l’on était à répétition au début du monde. Mais ce qu’elles montrent s’envole ou se brise avec la même vitesse - des animaux vus à travers une fenêtre s’enfuient brusquement ; les propres enfants du cinéaste, vus sur quelques photographies, sont déjà morts. Frank rend visite à un ami malade et conclut : « Je suis presque sûr que je ne le reverrai jamais. » Chaque éclat d’image, aussi court soit-il, retient toute l’amplitude du temps.
(Cyril Beghin, 13 octobre 2014)
- Interprétation
- Yûichi Hibi
- Photographie
- Robert Frank, Paolo Nozzolino
- Son
- Robert Frank
- Montage
- Laura Israel
- Production
- Vega Film