year 1986

Mauvais sang

The Night is young

Leos Carax

1986
France
116 min
Fiction
Colors
French

In Paris of the not-too-distant future, a mysterious new disease named STBO is killing young people who make love without emotional involvement. A serum has been developed, but it is locked away in an office block, out of the reach of those who need it most. An American woman blackmails two aging crooks, Marc and Hans, into stealing the STBO serum. Marc recruits Alex, a rebellious teenager whose father worked for him before getting himself killed. Although Alex has a girlfriend, Lise, he ends up falling for Marc’s young lover, Anna...

Leos Carax est ce jeune homme dont naguère on aurait dit qu’il était né « avec le virus du cinéma » ou qu’il avait « le cinéma dans le sang ». Virus était alors ce petit mot gentil et le bon sang ne savait mentir. Ces métaphores avaient un air d’innocence : elles saluaient l’apparition du talent mais leur fond biologique restait inaperçu. Les choses ont dû changer (et pas seulement dans le cinéma) puisque dès son second long métrage Carax réintroduit le virus dans l’histoire qu’il raconte et le mal dans le sang de ses personnages. Alex, son héros, volera-t-il le virus qui guérira peut-être ceux qui font l’amour sans amour ? Et ce vol lui permettra-t-il de refaire – déjà ! – sa vie ? La maladie n’est-elle pas, de toute façon, un sujet de notre temps ? Et inclut-elle le cinéma au nombre de ses symptômes ? Lourd fardeau hérité, trop aimé par les uns, mal aimé par les autres, le cinéma « à la première personne » est-il, comme le disent trop de rats avant de quitter le navire, une maladie ? Graves questions, j’en conviens, mais il y a de la gravité chez Carax. C’est toute la « bonne santé » du cinéma français de rester, seul au monde, ce sismographe en bon état de marche, capable de produire un cinéma aussi déterminé que Carax et un film aussi bluffant, inquiétant, crispant et bouleversant que Mauvais sang.

(Serge Daney, Libération, novembre 1986)

Interprétation
Denis Lavant, Juliette Binoche, Julie Delpy, Michel Piccoli, Mireille Perrier
Scénario
Leos Carax
Photographie
Jean-Yves Escoffier
Son
Harrick Maury
Montage
Nelly Quettier
Décors
Michel Vandestien, Thomas Peckre, Jacques Dubus
Production
Les Films du Plain-Chant, Soprofilms, FR3 Cinéma

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