Do you still remember how long ago we trained our thoughts?
Most often we’d start from a dream…
We wondered how, in total darkness
colours of such intensity could emerge within us.
In a soft low voice
Saying great things,
Surprising, deep and accurate matters.
Like a bad dream written on a stormy night
Under western eyes
The lost paradies
War is here
"C’est d’ailleurs très intéressant d’analyser l’évolution du rapport entre Godard et ses lunettes. Au début, il portait des lunettes opaques, jour et nuit. Le temps passant, ses lunettes sont devenues moins noires ; on a commencé à voir ses yeux. Aujourd’hui, il porte des lunettes à verres transparents. Autrement dit, il est peu à peu allé vers la transparence, comme son cinéma ! Je crois à cette idée-là. Avant, il voulait voir sans être vu ; aujourd’hui, il affronte les évènements. On dirait l’histoire de la télévision : au début, c’était un tout petit écran dans une sorte de caisse en bois. Peu à peu, la caisse s’est rétrécie et aujourd’hui, ne reste plus que l’écran ! Autrement dit : autrefois, le spectateur était un voyeur qui regardait à travers un trou de serrure ; maintenant, c’est un témoin. Jean-Luc Godard et ses lunettes, c’est la même chose, pour moi. Il est passé de voyeur à témoin."
André S. Labarthe (La Saga, Cinéastes de notre temps, Capricci, 2011)
- Scénario
- Image et parole : Godard Aragno Battaggia Brenez
- Production
- Ecran Noir Productions, Casa Azul Films